J’ai longtemps, très longtemps attendu le dernier James Bond. Même si on sait que le bien gagne toujours sur le mal, on s’interroge désormais sur l’intrigue et sur la façon de l’emmener. La franchise Daniel Craig était-elle vraiment arrivée à bout de souffle ?

Les fans du célèbre agent secret anglais sont nombreux à travers le monde et ils n’en pouvaient plus d’attendre ce dernier opus. Beaucoup de débats et de rumeurs entouraient déjà la dernière de Daniel Craig : entre le fait que « le rôle de James Bond soit désormais joué par une femme » et d’un essoufflement de la franchise qui explose les records à chacune de ses sorties ». Chassons d’abord le doute : ce dernier James Bond n’a pas fait aussi bien que Spectre mais il a fait mieux que Casino Royale, premier opus de la série avec l’acteur britannique et Meurs un autre jour, avec son prédécesseur, Pierce Brosnan. Ses 450 millions de dollars en quelques semaines montrent qu’on est encore loin de l’essoufflement. Et maintenant, le fond.
On s’attendait peut-être à un choc, une explosion de scènes d’action qui se suivent, et un James Bond ruisselant et ravageur malgré ses 53 ans bien sonnés. Vou serez un peu déçus si vous vous attendez à ça. J’ai eu l’impression que ce film venait vraiment clôturer la fin de l’ère « Daniel Craig ». On sent à travers tout le film un côté « agent à la retraite », presque « has been », dépassé par les évènements et les surprises, même s’il reste toujours une redoutable machine à tuer, rarement mis en difficulté.
L’intérêt, selon moi de cet opus (que j’ai beaucoup, beaucoup aimé) est de plonger dans la psychologie du personnage et de le voir fini, presque aplati : malheureux et déçu des différentes trahisons qu’il a connues. Difficile de vous en dire plus, car je ne voudrais pas gâcher quelques surprises : mais on découvre un autre James Bond. Il n’est plus le même après la mort de M et ce qui semble avoir été la deuxième trahison de l’autre femme de sa vie, après celle de Vesper Lynd. Le lien avec les précédents opus est ainsi omniprésent dans Mourir peut attendre : que ce soit avec Spectre, Casino Royale ou encore l’étourdissant Skyfall. Beaucoup plus qu’une simple suite, on voit l’impact qu’ont eu ces différentes aventures sur le meilleur agent du royaume et combien il a du mal à affronter ce passé. Voir cette difficile introspection nous donne un versant qui n’est pas inintéressant du personnage flegmatique et « mâle alpha » crée par Ian Fleming en 1953, il y a presque 70 ans !
Concernant le fait que 007 soit désormais incarné par une femme… n’entrez pas tout de suite dans la polémique (selon moi inutile) et allez voir le film pour vous faire votre propre opinion. Ce que l’on peut en tous cas affirmer, c’est que les rôles féminins sont beaucoup plus complexes que celui joué par Ursula Andress (la 1ère Bond Girl) en 1963 pour James Bond contre le Docteur No. Ils sont même devenus centraux, jusqu’à même parfois dépasser le personnage de Bond lui-même. Il n’est plus le séducteur acharné qu’on a connu jusque-là, vous n’êtes pas à l’abri de quelques surprises !
Vous l’aurez compris, je vous le recommande fortement. Surtout si vous êtes un vrai fan de James Bond et pas uniquement fan de scènes d’action. Nous sommes à la fin d’une ère : celle de Daniel Craig. Mais sûrement pas celle de James Bond. En attendant celui (ou celle ) qui reprendra le flambeau : Bon film !